dimanche 21 décembre 2014

Punta Arenas

Samedi 20 : après le petit déjeuner, nous prenons congé de Solange et partons à l’arrêt de bus, départ 8h pour Punta Arenas. Nous voilà partis pour minimum 11h de bus. Les sièges sont confortables, font couchettes et les toilettes ne sentent pas. Pourvu que ça dure ! Cette nuit il a neigé, les sommets sont bien blancs. Nous passons un col et laissons Ushuaia derrière la barrière de montagnes. Beaucoup de forêts, beaucoup d’arbres morts, cassés, certainement dû à la rudesse du climat, à la force du vent. Un peu plus loin, ce sera un paysage de plaine avec de grandes étendues peuplées de vaches, moutons, chevaux, guanos. Des terres à perte de vue, des clôtures sur des kms et des Kms. L’océan Atlantique vient mourir sur les landes désertes. San Sebastian, frontière Argentine, tout le monde descend. Le chauffeur en profite pour aérer le moteur et François pour l’inspecter. 

Je ne suis pas sûr que l’on arrive à Punta Arenas

A la frontière Argentine

C'est reparti, la route bitumée laisse place à une piste gravillonnée. Frontière Chilienne tout le monde descend. Ici les sacs passent aux rayons X et le chien rentre dans la soute pour renifler les sacs. Il est interdit de rentrer au Chili avec des fruits, légumes, viandes, graines. Le chien renifle deux sacs. Les propriétaires sont appelés pour vérification complète du sac. Ce sont un jeune couple d’israélien et un français. Qu’a t’il reniflé ? Le saucisson ou le chichon ? Heureusement, tout rentre dans l’ordre et nous repartons. 

Épicerie à la frontière Chilienne

Paysage de lande séchée, ventée ou seuls les moutons sont présents. Au loin nous apercevons une longue file de voitures. Étrange, jusque là nous n’avions presque rien vu.  Il y a bien deux km de queue, si ce n'est plus. Le bus double tout le monde et vient s’arrêter juste devant l’embarcadère pour traverser le détroit de Magellan ! C'est dans ces situations que l’on est content d’être dans le bus. La barge vient de partir nous attendons la suivante. Une française est là et nous dit être arrivée à midi et être encore à plus d'un km de l’embarcadère alors qu’il est 17h. Les traversées s’arrêtant à 1h, elle pense devoir passer la nuit dans la voiture ! En plus, leurs sacs à dos ne sont pas arrivés à Ushuaia, ils ont dû louer une voiture car il n’ y avait plus de place au bus, c'est nous qui avions pris les deux dernières, ils sont obligés de continuer car tout leur séjour est réservé. Vraiment un voyage qui débute mal ! La barge arrive, nous la laissons avec ses problèmes. 



Le détroit sa largeur varie entre 3 et 45 km de large et plus de 600 km de long


Notre bus embarque, nous le suivons à pied

Nous arrivons à Punta Arenas à 20h. Notre hôtel est à quelques pâtés de maisons, nous y allons à pied. Ce soir ce sera parrillada avec un bon petit vin chilien !

On va pas tout manger !!

Mais si t'inquiète


































Dimanche 21 : visite de Punta Arenas, ville construite à la mode américaine, rues perpendiculaires encerclant des pâtés de maisons. Le temps est couvert et un vent frais vient nous chatouiller les oreilles. Quelques renseignements pris à l’office de tourisme afin d’organiser le séjour à Punta Arenas : demain, ce sera marche dans le parc de la réserve de Magallanes, et mardi visite chez les pingouins. Nous nous repérons, départ de bus, laverie, achat des billets pour l’étape suivante. Dans l’après-midi, le soleil nous gratifie de ses rayons. Nous lézardons sur les bancs publics.

Norte hôtel

Notre chambre


Façades de maisons



Restaurant La Luna, vous ne rêvez pas, la table est bien suspendue au plafond

Punta Arenas vue des hauteurs


Un monument près de la promenade le long du détroit



Un homme averti en vaut deux

Idem




Le détroit de Magellan


Lundi 22 : ce matin le ciel est encore gris et le vent souffle toujours. Nous laissons les vêtements à la laverie et les recupèrerons en fin d'après midi, lavés et repassés, pour deux kg et demi, 8 euros, bien moins cher et plus rapide que nos pressings. Nous nous dirigeons vers le départ des bus pour le parc. Il nous laisse à deux km de l'entrée du parc. Beaucoup de vent de face, nous nous demandons comment nous allons continuer. Un peu plus loin nous entrons dans le bois. Ouf, enfin à l’abri du vent. Nous traversons une forêt de lengos, je n’ai pas la traduction en français. Puis nous arrivons sur la crête, de grosses rafales de vent nous déséquilibrent à chaque pas ! Premier mirador, dommage, une couverture de nuages plonge la ville et le détroit sous la grisaille. Ce qui aurait dû être une vue magnifique est quelque peu décevant. Nous poursuivons jusqu'au second belvédère, le sentier est de plus en plus boueux. Un peu plus loin nous apercevons des antennes, le ciel est gris, la pluie nous fouette le visage, ça ne sert à rien d’aller plus haut. Nous faisons demi tour. Arrivés à l’entrée du parc nous nous réfugions à la maison du parc afin de nous mettre à l’abri du vent.


Les arbres recouverts de lichen

Dommage, il manque le soleil



Il est l’heure de redescendre et de revenir à l’endroit où nous devons prendre le bus. En descendant, au bord de la piste, des poubelles. Nous sommes à quelques centaines de mètres de l’entrée du parc et les gens déposent leurs détritus ! Il nous faut payer un droit d'entrée mais les autochtones ne respectent pas les lieux, il y a quelque chose à revoir ! Au fur et à mesure que nous descendons, le soleil revient et le point de vue est plus net. Dommage que le soleil ne soit pas sorti avant.

Quel gâchis

C'est quand même mieux sous le soleil


Voilà le bus qui arrive. Mais que fait-il, il fait demi tour cinq cent mètres plus bas ! N’importe quoi ! Il nous avait bien dit à 16h30 à l’endroit où nous étions descendu ! Les noms d'oiseaux fusent, nous devons faire 7 km pour rejoindre la ville ! Le prochain bus est trois heures plus tard. C'est parti, nous redescendons. Une voiture arrive derrière nous, je tente le stop. Bingo !! Elle s’arrête ! C'est une camionnette à plateau, le passager nous dit de monter à l'arrière. Ok, ils nous descendent jusqu'à la ville. Nous voyageons façon Pékin-Express. C'est super ! Mais malheureusement, à l'entrée de Punta Arenas, la gendarmerie contrôle à un carrefour. Le chauffeur s'arrête et nous dit qu'il n'a pas le droit de nous transporter. Ok nous descendons et le remercions, il nous a évité 4 km de marche ! Vraiment sympa.


Comme des princes !!!

Elle est pas belle la vie !!!


Voilà, il ne nous reste plus qu'à rentrer à l’hôtel. Ce soir ce sera centolla, crabe géant, avec un petit chardonnay chilien. L’inconvénient à l'entrée des restaurants, c'est qu’il n’y a pas de carte partout. Mais vous pouvez leur demander il ne font aucune difficulté à vous la présenter avant que vous vous installiez.

Le crabe décortiqué, prêt à manger

A l'entrée du restaurant, ils attendent leur maître


Mardi 23 : ce matin levés de bonne heure, car le bus nous prend à 7h30. Nous arrivons à la salle du petit déjeuner, notre hôte nous a oublié. Il descend en trombe. 7h30, nous sommes à l’heure au rendez vous. Nous sommes 14 plus le chauffeur et son accompagnatrice. Nous embarquons sur le ferry, la traversée du détroit prendra deux heures trente. Nous débarquons a Porvenir, petit village de cinq milles habitants où les principales activités sont la pêche et la navigation.




Préparation du débarquement

Le sapin de Noël

Visite de la place principale, celle dédiée aux Skelnam, peuple qui occupait la terre de feu, en 1880, ils étaient encore 4000. Ils furent exterminés, version officielle, parce qu'ils s’attaquaient aux troupeaux de moutons. Les exploitants payant les chasseurs qui leur rapportaient oreilles, mains ou même tête ! Comme pour bien d'autres peuplades, les hommes dit civilisés, voulaient récupérer les terres, d’autant plus qu'à cet endroit, de l'or avait été découvert. Beaucoup de croates et d'européens vendirent tous leurs biens et y partirent espérant faire fortune. 



Ils vivaient nus simplement enveloppés dans des peaux d'animaux



Ensuite visite du musée relatant la vie des Skelnam, des chercheur d’or, de leur mode de vie, de la faune et de la flore. 

Reconstitution d’une ancienne épicerie

La centolla, crabe géant. C'est très bon !


Nous remontons dans le bus et c'est reparti pour une heure trente de route. Ce sera sieste pour tout le monde, heureusement, le chauffeur veille. Il a de quoi faire à maintenir le cap tant les rafales de vent sont puissantes. Tout à coup, il s’arrête au milieu de la pampa, un bébé guanaco, voulant suivre ses parents c'est pris les pattes dans la clôture. Alex, notre chauffeur descend pour lui porter secours. 

On dirait qu'il transporte une peluche

Des arbres malmenés par le vent

Enfin libéré !

Après cet intermède, nous reprenons la route et arrivons au bord de la Bahia Inutíl pour visiter le parc aux pingouins royaux. Après quelques recommandations : pas de bruit, interdit de fumer, pas de flash pour les photos, respecter les sentiers balisés, nous pouvons aller leur rendre visite. 





C’est un parc privé appartement à une famille qui possède les terres. Cela fait quatre ans qu'ils ont ouvert. Belle rencontre avec ces bestioles, on aimerait les approcher d'un peu plus près.
De retour au bus, nous avons droit au pisco sour, petite spécialité locale, afin de nous réchauffer. Délicate attention ! Nous reprenons la route, il nous reste environ 250 km pour revenir à Punta Arenas avec la traversée du détroit. Sur la piste, nous croisons des semi-remorques, à chaque fois nous entrons dans un nuage de poussière qui nous prive de toute visibilité. Nous arrivons à l'embarcadère, heureusement, il n’y a pas trop de monde. Nous ratons le premier mais le suivant sera pour nous. Le vent est toujours aussi violent et la barge doit manoeuvrer et prendre une trajectoire plus large afin d’arriver à bon port. 
Alex fait quelques arrêt sur le retour afin de nous permettre de prendre quelques photos. Vraiment une équipe sympathiques, aux petits soins pour nous, jamais avare d’explications.


Une estancia abandonnée

Une autre




Paysage de la Terre de Feu, au loin le détroit


21h45, le soleil commence à amorcer son coucher



Une épave sous les derniers rayons du soleil, toujours à la même heure, même endroit



Joyeux Noël de la Terre de Feu